Face au soulèvement populaire dans plus de 165 villes, le régime en place amplifie la répression qui en quelques jours atteint déjà plus de 300 morts, 4.000 blessés, et 10.000 arrestations. Peut-être davantage.
La Fondation Danielle Mitterrand déplore le grave manquement des gouvernements occidentaux dans la condamnation des terribles exactions qui frappent le peuple iranien. Elle plaide avec de nombreuses ONG, aujourd’hui comme hier, pour que l’ONU envoie immédiatement les missions d’enquêtes nécessaires pour établir les faits en Iran, fasse cesser immédiatement les exécutions et la répression, et obtiennent la libération des personnes détenues.
Elle en appelle au gouvernement français pour aller au-delà des mises en gardes diplomatiques en dénonçant clairement et fermement l’inacceptable au nom de la France, et en prenant toutes les initiatives nécessaires pour mobiliser la communauté internationale et l’ONU.
L’inaction est coupable, encourage le régime des mollahs à poursuivre ses exactions, à croire en son impunité et à spéculer sur la faiblesse et les intérêts divergents des occidentaux.
La méthode de répression est connue : les corps des victimes sont transportés dans des lieux inconnus, les familles ne sont pas informées, les personnes arrêtées sont entre les mains des Pasdarans (gardiens de la révolution) et des forces de sécurité gouvernementales, et les tortures ou les exécutions se passent dans le plus grand secret.
Cette méthode est bien rodée : les massacres de 1988 (plus de 30.000 exécutions de prisonniers politiques) sont dans toutes les mémoires.
L’ONU est saisie d’une procédure sur la nécessité d’une enquête sur le massacre de 1988 ouvrant la voie à la formation d’une commission d’enquête des Nations Unies sur les crimes du régime des mollahs.
Les exactions d’aujourd’hui prolongent et confirment que cette méthode de la terreur est devenue quotidienne contre tout opposant ou toute contestation populaire depuis 40 ans et l’avènement des mollahs au pouvoir en Iran.
Il est temps de parler d’une même voix et d’entendre une parole déterminée de la France sur ces crimes ; il est urgent d’obtenir du gouvernement iranien la transparence de ses actes aux yeux de la communauté internationale. Afin de sauver des vies.
Ce qui est inavouable appartiendrait à la catégorie des crimes contre l’humanité.
Gilbert Mitterrand, Président de la Fondation Danielle Mitterrand – France Libertés