Le projet Porteur d’eau en Moldavie
01.10.2012
Les avancées pour l’accès à un système sécurisé de l’eau et de l’assainissement pour tous
En 2010, France Libertés a lancé un appel à propositions sur le thème de « L’eau, Bien Commun de l’Humanité ». Douze projets, répartis sur quatre continents, ont été retenus. Parmi eux, le projet d’accès à un système sécurisé de l’eau et de l’assainissement pour tous en Moldavie.
En Moldavie, près de 60% de la population vit en zone rurale et les systèmes sanitaires y sont quasiment inexistants. Le puits et la latrine « maison » sont les systèmes les plus courants pour l'accès à l'eau et à l'assainissement dans les villages. Ces derniers sont à l'origine de problèmes sanitaires préoccupants, telles les épidémies d'hépatite, les diarrhées ou les fluoroses dentaires. Face à cette situation alarmante, l’association de femmes Women in Europe for a Common Future (WECF) et ses partenaires les associations Ormax et Wisdom qui coordonnent le projet au niveau local ont décidé d’agir par la mise en place d’un projet mêlant plaidoyer, sensibilisation et contrôle de la qualité des eaux. Ce sont ces actions à forte portée politique autant au niveau local qu’international, que France Libertés a souhaité promouvoir en soutenant ce projet.
L’objectif du projet était de mobiliser les citoyens et les autorités moldaves de 3 zones riveraines (Cubolta, Cainari et Raut) afin de garantir l’accès à un système sécurisé de l’eau et de l’assainissement à la population locale. Le renforcement des capacités locales sur la gestion de l’eau a été mis en place via la création de comités de l’eau et l’élaboration d’un « Water and Sanitation Security Plan » (WSSP) dans huit villages.
Les enseignants, les autorités locales, la société civile et les citoyens ont reçu une formation et ont été sensibilisés à la gestion de l’eau et l’assainissement, pour une prise de conscience collective. Par le biais des établissements scolaires et des jeunes Messagers de l’Eau, les autorités locales, jusque-là peu à l’écoute des revendications de ces communautés, ont accepté d’aider la population à l’analyse microbiologique des 570 puits des villages.
Les analyses ont révélé que 75% d’entre eux ont une eau trop riche en nitrate pour être considérée comme potable, ce qui a encouragé les Centres Régionaux et Nationaux de Santé Publique, mais aussi les Ministères moldaves de l’Environnement et de la Santé à tisser des liens avec les ONGs impliquées dans ce projet.
Cette promotion des bonnes pratiques a été appuyée par des activités de plaidoyer et de diffusion d’information (publication des informations sur support web, dans les médias, à la télévision).
Les WSSP ont été implantés dans 8 villages avec la participation des écoles et des parties prenantes locales. La qualité de l’eau est constamment contrôlée et rendue public, un nettoyage des déchets solides des bassins hydrauliques est régulièrement organisé.
Au moins 30.000 personnes (habitants et autorités) des zones ciblées sont sensibilisées aux enjeux liés au droit d’accès à l’eau et à l’assainissement. Les partenaires du projet et les habitants d’au moins deux zones riveraines ont partagé leur expérience et élaboré leurs documents de stratégie commune sur le droit d’accès à l’eau.