La Fondation Danielle Mitterrand participera au Forum Alternatif Mondial de l’Eau 2022
11.03.2022
Réaffirmer l’illégitimité des forums mondiaux de l’eau, « foires des marchands de l’eau »
Le Forum Alternatif Mondial de l’Eau (FAME) se tiendra à Dakar, au Sénégal, du 22 au 25 mars 2022.
Le FAME est une alternative concrète et de résistance au Forum mondial de l’eau (FME) investi par les Etats, multinationales, agences internationales et quelques ONG qui portent une approche marchande, techniciste et utilitariste de l’eau. La Fondation participe donc aux forums alternatifs depuis leur lancement en 2003 avec d’autres organisations de justice de l’eau, mouvements sociaux, peuples autochtones, paysans, syndicats et défenseurs des droits humains et des droits de la nature issus du monde entier pour, ensemble, affirmer clairement l’illégitimité des Forums mondiaux de l’eau que Danielle Mitterrand décrivait à juste titre comme des « foires commerciales de l’eau ». A contrario, les FAME sont des espaces importants d’informations, de sensibilisations et de rencontres pour mettre en œuvre des solidarités transnationales entre les luttes pour l’eau et les nombreuses expérimentations de réappropriation du pouvoir et des savoirs sur l’eau qui ensemble proposent une autre relation à l’eau.
Pour cette édition, des activités seront menées en présentiel mais aussi en ligne vu le contexte sanitaire mondial. La Fondation sera présente à Dakar à travers son administrateur Achille Du Genestoux et elle tiendra une activité en ligne sur les batailles pour la défense des eaux.
Un webinaire organisé par la Fondation sur les batailles pour la défense des eaux
Webinaire le jeudi 24 mars à 18h « Batailles pour la Défense des Eaux. En finir avec l’accaparement, la surexploitation et la pollution» Lien ZOOM : https://us02web.zoom.us/j/84805480311 |
A travers différentes prises de paroles d’acteurs mobilisés sur le terrain, aux enjeux et approches diverses, il sera question de mettre en avant les voies possibles de résistance aux processus d’accaparement, de surexploitation et de pollution des eaux pour garantir l’effectivité du droit à l’eau.
Entremêlant les problématiques environnementales et de droits humains et posant l’interaction entre le soin des écosystèmes aquatiques et la vitalité des territoires, nous essaierons de dessiner ensemble les chemins possibles pour établir une autre relation à l’eau et plus globalement, une autre relation au vivant. Comment opérer une rupture franche avec la vision utilitariste, extractiviste et anthropocentrée de l’eau qui nous mène droit dans le mur et provoque d’ores et déjà de nombreuses souffrances et ravages ? Quelles métamorphoses enclencher ou renforcer pour aller vers des politiques de l’eau mettant au cœur la reconnaissance des interdépendances et la défense des équilibres fragiles pour s’assurer que l’eau joue pleinement son rôle de soutien à toute forme de vie ? In fine, à partir de l’attention portée à l’eau, comment (ré)inventer d’autres manières de vivre ensemble et co-habiter nos territoires ?
Marion Veber, en charge du programme Vivant et Commun(s) à la Fondation introduira et animera le webinaire. La parole sera ensuite laissée aux collectifs pour aborder différents enjeux clés :
– Collectif Eau 88 (Vittel et sa région) : De la nécessité de la priorisation des usages de l’eau et de la lutte contre les multinationales accaparant les sources pour faire du profit
– Bassines non merci (marais poitevin) : Guerre de l’eau autour des bassines dans le marais poitevin – Mobilisations citoyennes pour libérer l’eau de la privatisation par et pour un modèle agricole écocide
– Il faut sauver la Falémé (Sénégal/Mali) : Eau et extractivisme : Une question de survie pour les habitants humains et autres qu’humains du territoire
– Chili : « No es sequia es saqueo » : Batailles sur le terrain et via la Constituante pour opérer une rupture avec le modèle néolibéral de l’eau chilien
– IdEau (Suisse/France) : L’Appel du Rhône. Concrétiser une autre relation au vivant à travers les droits de la nature pensés depuis, par et pour le bassin-versant du Rhône
Sylvie Paquerot, professeure de sciences juridiques et politiques à l’Université d’Ottawa (Canada) et membre du conseil d’administration de la Fondation, conclura en apportant des pistes de réflexion et d’action pour faire avancer la bataille pour la défense des eaux face aux logiques prédatrices.
La raréfaction de l’eau de bonne qualité de plus en plus préoccupante et qui sera de plus en plus centrale comme le réaffirmait le GIEC dans son récent rapport suppose d’être à la hauteur des transformations profondes à enclencher. Seule une approche systémique et radicale de l’eau permettra de véritablement engager les métamorphoses nécessaires de nos politiques et imaginaires pour être capables d’atténuer les bouleversements du changement climatiques et du ravage sur le vivant.