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La Fête de l’Humanité 2024

23.09.2024

Créée en 1930, la Fête de l’Humanité s’est imposée comme la rencontre politique, populaire et festive incontournable de la rentrée !  Pour sa 89e édition, ce ne sont pas moins de 450 000 personnes qui sont venues écouter l’une des centaines conférences et tables-rondes politiques, découvrir les stands des multiples associations, syndicats et partis présents, et participer à la réjouissante programmation culturelle et musicale.

UNE ÉDITION IMPRÉGNÉE DES ENJEUX POLITIQUES PRÉSENTS

A chaque édition, la programmation politique est le reflet des préoccupations et des enjeux du moment. Alors que le néolibéralisme continue à ronger le pays, la récente séquence électorale a acté l’avancée du Rassemblement national (RN). Ainsi, de nombreux échanges se sont attelés à déconstruire leurs arguments récurrents et proposer des stratégies de luttes contre les idées et pratiques d’extrême-droite à adopter dans les mois à venir. En effet, la diffusion et l’inquiétante banalisation de ces idées, tant dans les médias que dans la sphère publique, nécessitent des actions déterminées et conjointes pour avancer dans la bataille culturelle. La question des territoires gagnés à l’extrême-droite et les manières d’y agir, de recréer des liens est régulièrement apparue au cœur des débats.

Internationaliste depuis ses origines, la Fête de l’Humanité, était cette année placée sous le signe de la solidarité avec le peuple palestinien. Après 11 mois de massacres et de génocide, de nombreux collectifs, tels que l’Association France-Palestine Solidarité, le collectif Urgence Palestine, l’Union juive française pour la paix ou encore le collectif juif décolonial Tsedek étaient présents pour faire résonner la lutte pour l’autodétermination de ce peuple et appeler à un cessez-le-feu.

Au cœur du paysage historique de la Fête de l’Huma, de nouveaux collectifs ont fait leur entrée. C’est le cas des Soulèvements de la terre ou du collectif les Inverti·e·s, reflet de l’importance des luttes écologistes et LGBTQI+ au cœur des résistances actuelles et des passerelles de solidarité concrète qui peuvent prendre corps. De même, cette année, le village des médias indépendants a mis en avant l’importance d’une presse libre et indépendante, et son rôle dans l’appui aux luttes et aux alternatives.

LA FONDATION A LA FÊTE DE L’HUMANITÉ : DES TABLES-RONDES ET UN STAND PARTAGÉ

La Fondation était présente lors de ces trois jours de rencontres aux côtés du collectif Youth for Climate et de l’association Terres de Luttes. Plusieurs tables rondes ont également été organisées pour porter dans cet espace politique, les luttes et les engagements que nous défendons avec nos partenaires.

Des tables rondes passionnantes 

Au cours de ces échanges, les différent·es intervenant·es ont partagé leur vision de la présence de l’extrême-droite dans leur territoire. De la Bretagne à la Meuse en passant par la métropole de Marseille ou les quartiers populaires, les réalités diffèrent, se recoupent, chacune marquée à sa façon par la présence des idées, des pratiques et du vote d’extrême-droite.

Nous avons ensuite pu découvrir la diversité des initiatives habitantes mises en œuvre lors de la campagne pour les élections législatives en juin dernier. Cette table-ronde fut aussi l’occasion d’échanger sur la fameuse réconciliation « de la France des tours et de la France des bourgs ». Autrement dit, l’alliance entre les classes populaires des milieux ruraux et celles des quartiers populaires urbains. Nuance et continuité étaient présentes pour défaire cette expression et réinvestir la complexité de l’analyse territoriale et sociale de nos territoires et de leurs habitant·es. L’interconnaissance et le lien humain sont à la base de nos futures alliances.

  • « Vers le moratoire. Quelle victoire pour la lutte contre les bassines ? » avec Gaspard de la Confédération Paysanne, Julien Le Guet de Bassines Non Merci, Roméo des Soulèvements de la Terre. Echanges animés par Eloise, chargée du programme « Vivant et Commun(s) »

Cette table-ronde a été l’occasion de revenir sur les dernières années de lutte contre les méga-bassines et d’interroger les contours d’une possible victoire. Lutte localisée dans un premier temps, les enjeux d’accaparement de l’eau posés par ces infrastructures mortifères se sont au fil des mobilisations imposés dans le débat national. Aujourd’hui, sa revendication principale, le moratoire, est porté dans son programme par la coalition de gauche arrivée en tête des dernières élections législatives. Quel moratoire, et quelle perspectives au delà du moratoire, pour assurer une victoire durable contre l’accaparement de l’eau ? Comment ne pas refermer la dynamique de la lutte en obtenant une victoire juridique ? 

Ces échanges ont également été l’opportunité de penser la manière dont l’horizon victorieux de ces luttes contre les méga-bassines, pourraient servir et soutenir d’autres luttes de défense de l’eau en France. Cela pourrait passer par la création de clauses générales du moratoire sur lesquelles d’autres collectifs pourraient s’appuyer. Que ce soit face aux entreprises d’embouteillage, face aux Jeux olympiques d’hiver et leurs canons à neige, face à l’extractivisme minier dans l’Allier, les luttes de défense de l’eau ont tout à gagner à créer des liens de solidarité concrète.

Un stand partagé avec des partenaires !

Durant la Fête, nous avons eu le plaisir de partager un stand avec les camarades de Youth for Climate et de l’association Terres de Luttes. Les participant·es ont ainsi pu échanger et rencontrer des membres de diverses luttes locales : le Réseau Sortir du nucléaire, de la Déroute des routes, du collectif « Avi’action« , du réseau « Résistance aux fermes-usines » ou encore du collectif pour la protection des terres de Gonesse. Ces collectifs ont d’ailleurs participé à une table-ronde « Panorama des luttes locales écologistes en France : où en est-on ? » animée par Terres de Luttes.

La Fondation quant à elle a pu présenter son livre « Donnons vie aux utopies. Pour une métamorphose radicale » co-écrit avec différent·es partenaires. Une série d’entretiens et de présentation d’initiatives inspirantes étaient également mis à disposition des participant·es de passage sur le stand.