2,1 milliards de personnes ne disposent pas d’eau potable chez elles en 2019. Bien plus qu’un enjeu technique ou financier, répondre à ce nombre immoral relève de la volonté politique des États du monde.
Le droit à l’eau et à l’assainissement a été proclamé le 28 juillet 2010 par l’Assemblée générale de l’ONU pour être affirmé une seconde fois en 2017. Les droits humains à l’eau potable et à l’assainissement sont indispensables à un niveau de vie digne et suffisant et à la pleine jouissance du droit à la vie et de tous les droits humains qui en découlent.
En ce 22 mars 2019, le thème de la journée mondiale de l’eau « Ne laisser personne de côté », faisait écho au Programme de développement durable qui entend qu’à l’horizon 2030 tout le monde puisse bénéficier des progrès accomplis en matière de développement durable.
Malheureusement, les chiffres restent alarmants et illustrent les inégalités subies par les populations les plus vulnérables à travers le monde :
- 700 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de diarrhées causées par de l’eau insalubre ou le manque d’assainissement.
- 80% des personnes utilisant une eau impropre à la consommation et des sources non protégées vivent en milieu rural.
- Les femmes et les jeunes filles sont chargées de la collecte de l’eau dans 8 ménages sur 10 n’ayant pas de point d’eau à domicile.
- Plus de 800 femmes meurent chaque jour de complications qui surviennent pendant la grossesse ou l’accouchement.
- Pour les 68,5 millions de personnes qui ont été forcées de fuir leur foyer, l’accès à de l’eau potable est très problématique.
Pourtant, le droit à l’eau se défini par un accès culturellement acceptable en quantité et qualité suffisante pour tous. Il participe à la dignité de chaque être humain. L’eau est vitale et essentielle. Il incombe aux États d’assurer ce droit humain à l’eau en le respectant, le mettant en œuvre et le préservant. Le droit à l’eau contribue à organiser l’accès à l’eau et à assurer à l’eau sa place de bien commun au sein des sociétés.
Des facteurs comme la dégradation de l’environnement, la croissance démographique, les conflits, les déplacements forcés et les flux migratoires, impactent systématiquement les groupes marginalisés en en se répercutant sur les ressources en eau. Ces basculements doivent inciter les Etats à être plus ambitieux dans la traduction effective de la reconnaissance de l’eau comme un droit humain mais également comme un Bien commun, qui doit être géré de manière collective, durable, équitable et dans une logique de solidarité. Les communautés du monde doivent pouvoir accéder, préserver et partager l’eau. L’eau doit contribuer à la solidarité de vie entre communautés.
France Libertés s’échine à promouvoir l’eau comme bien commun face à la logique mercantile qui s’oppose à cette vision. Nous pensons que l’humanité doit bénéficier des ressources de la planète, que personne ne devrait souffrir du manque d’eau, c’est un dû, un bien social et non économique.
Justine Richer, Chargée de mission à la Fondation France Libertés