France Libertés reprend son soutien aux projets de terrain
30.03.2017
En 2014-2016, 9 projets de terrain – sélectionnés dans le cadre d’un appel à propositions portant sur le droit à l’eau face aux activités extractives – ont été soutenus par France Libertés. En ce début d’année 2017, 4 de ces projets sont prolongés.
Acción Ecológica – Equateur
Le projet soutenu en Equateur dans le cadre du partenariat avec la Corporación Acción Ecológica a commencé avec l’analyse de la pollution de l’eau sur les territoires des communautés présentes sur la zone pétrolière Libertador, exploitée par l’entreprise étatique PetroAmazonas. Un Comité des affectés de la pollution de l’eau à Pacayaku s’est peu à peu formé, sous l’impulsion d’Acción Ecológica, puis s’est élargi à d’autres communautés de Pacayaku et de Dureno, une commune voisine, afin de former l’Assemblée Sociale Permanente des Communautés affectées de Pacayacu et Dureno. Celle-ci regroupe 25 communautés dont une vingtaine de délégués étaient présents à chaque réunion.
Le travail d’Acción Ecológica est venu en soutien à ce processus organisationnel, avec l’objectif que les acteurs locaux portent eux-mêmes leurs revendications devant les autorités et devienne un interlocuteur incontournable des autorités dans cette région. L’objectif de la poursuite du projet : poursuivre le renforcement de capacités de cette Assemblée, par des activités de coordination, de formation et de sensibilisation.
Redes AT – Uruguay
Renforcer les capacités des institutions et des communautés rurales pour une gestion durable et participative de l’eau : tels sont les objectifs de notre partenaire, déterminé à provoquer un changement politique. En apportant son expertise juridique sur les accords signées entre l’Etat uruguayen et les entreprises transnationales telles que Schuepbach et Total mais aussi en participant activement aux échanges avec les autorités nationales compétentes en matière d’eau, REDES cherche à impulser des politiques alternatives et protectrices du droit à l’eau pour tous. Dans le cadre de la poursuite de ce projet, un objectif supplémentaire et complémentaire est de mettre en valeur les alternatives durables de développement pour ces territoires ruraux, à savoir la mise en place d’activités agroécologiques notamment.
Gaia Foundation – projet panafricain
Entre 2014 et 2016, France Libertés a soutenu Gaia Foundation et ses partenaires d’Afrique sub-saharienne pour un projet visant à construire et organiser une société civile capable de résister à l’expansion massive des industries extractives. Dans le cadre de ce projet, plusieurs supports visuels (rapports, leaflets, vidéos etc.) visant à former et mobiliser les acteurs locaux ont été produits, éclairant les impacts des activités extractives sur les ressources en eau aux niveaux local, régional et global.
L’objectif de la poursuite de ce projet porté par Gaia Foundation est de de transformer et rassembler ces différents supports en un kit de mobilisation et d’information « L’eau c’est la vie » pour aider les communautés à défendre leur droit à l’eau et à un environnement sain. Permette aux communautés locales d’avoir accès aux informations clés concernant la menace que représente les activités extractives sur l’eau est essentiel pour la défense de ce bien commun du vivant.
CELDF – Etats-Unis
Le Community Environmental Legal Defense Fund (CELDF) travaille aux États-Unis au niveau local, en pour lutter contre la menace extractive que représente le fracking. Dans un pays où il existe un droit des entreprises à l’eau mais pas de droit humain à l’eau, le CELDF agit auprès des communautés afin de faire passer des Chartes communautaires (Community Bill of Rights), des lois qui reconnaissent le droit à l’eau pour les communautés humaines et naturelles dans des limites territoriales données. L’association apporte un appui juridique à la rédaction de la charte qui doit souvent, selon les États, être soumise à nouveau au vote citoyen. Ces textes permettent de donner des outils juridiques à la lutte contre les entreprises extractives au niveau de la commune.
La démocratie participative sur laquelle se base la démarche du CELDF est efficace, elle a déjà permis d’interdire les industries extractives sur certains territoires. Cependant, elle est menacée par les entreprises elles-mêmes qui refusent d’abandonner leurs futurs profits et qui portent plainte contre les communautés qui se sont organisées et ont voté des moratoires. Il s’agit donc d’un long et difficile combat puisqu’il concerne non seulement la loi mais également la philosophie qui fonde la loi aux États-Unis, et de réorienter tout le processus législatif dans le domaine. Pour ces raisons, France Libertés a décidé de leur renouveler son soutien pour l’année 2017.