De l’Amazonie au Conseil des droits de l’homme de l’ONU : un leader autochtone dénonce les violations commises par l’État brésilien
26.06.2015
Une délégation internationale a porté à l’attention de l’ONU ce mercredi 24 juin 2015 les violations flagrantes des droits des peuples autochtones et du droit de l’environnement autour de la construction de grands barrages au Brésil.
Genève, Suisse
Face au refus du gouvernement brésilien d’ouvrir un dialogue avec les populations autochtones, France Libertés, Amazon Watch, International Rivers et la Bianca Jagger Human Rights Foundation en appellent à l’ONU pour que l’Etat brésilien respecte enfin ses engagements internationaux. Le side event « Barrages hydroélectriques et consultation des peuples autochtones: propositions concrètes pour mettre fin aux violations dans l’Amazonie brésilienne » qui a eu lieu lors de la 29ème session du Conseil des droits de l’Homme a aussi été l’occasion de donner des exemples concrets de moyens de mettre en place le droit international à l’échelle d’un Etat.
« Nous sommes venus aux Nations Unies pour souligner le fait que l’Etat brésilien doit mettre en œuvre la Convention 169 de l’OIT, un accord respecté par de nombreux pays mais qui n’a jamais été appliqué au Brésil. Nous exigeons un dialogue sincère et transparent sur ces projets de barrages, sans mensonges ni tromperies. Cette consultation doit respecter notre droit de décider et notre droit d’opposer un veto aux projets qui impactent les territoires autochtones et riverains ».
« Nous démontrons que le ministère public fédéral brésilien ne néglige pas la défense des peuples autochtones. Les dizaines d’actions judiciaires que nous avons jugées démontrent que le gouvernement brésilien viole les droits des peuples autochtones, en utilisant de manière indiscriminée un instrument juridique de la dictature appelé « Suspensão de Segurança » ».
« Je suis présente aujourd’hui pour soutenir le peuple Munduruku, représenté par Ademir Kaba, et les autres communautés amazoniennes. Nous demandons au gouvernement de la présidente Dilma Roussef de respecter les obligations du Brésil relatifs à la Convention 169 de l’OIT et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, en garantissant le droit à un processus de consultation libre, préalable et éclairé de tous les peuples autochtones et communautés traditionnelles, dont les modes de vie et culture sont irrémédiablement affectés par ces grands travaux. »
La présence des deux défenseurs brésiliens au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a été l’occasion de rencontres avec des membres de l’OHCHR et les équipes des rapporteurs spéciaux sur l’indépendance des juges, le droit à un environnement sain et le groupe de travail sur les entreprises transnationales.
Sensibilisés par Ademir Kaba et Felicio Pontes à la situation dramatique en Amazonie brésilienne, France Libertés continuera de coopérer avec l’ONU afin que le gouvernement brésilien prenne conscience que la communauté internationale est attentive à ses actions.