Agir pour les droits des femmes et le droit à l’eau
08.03.2019
8 mars. A l’occasion de cette journée promouvant les droits de toutes les femmes dans le monde, France Libertés souhaite mettre à l’honneur une ONG ougandaise dont nous soutenons la mission depuis cette année dans le cadre de notre projet « Rendons l’eau à la terre pour restaurer le climat ».
Katosi Women Development Trust (KWDT) entend donner aux femmes les moyens de s’engager dans des processus de développement économique et social qui contribuent à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Droits à l’eau et à l’assainissement et droit des femmes sont corrélés à bien des égards
Dans beaucoup de régions du monde, les femmes sont responsables de l’approvisionnement en eau de leurs familles. Elles passent d’innombrables heures à transporter de l’eau sur de longues distances, un temps considérable amputé de toute autre activité. Cette situation entrave fortement les progrès en matière d’égalité femmes/hommes et participe au processus de féminisation de la pauvreté. Aujourd’hui, selon les Nations Unies, 70 % des personnes vivant dans une situation de pauvreté sont des femmes.
Ces droits humains auxquels toutes les femmes devraient accéder sont également interdépendants des changements climatiques et de leurs conséquences dans la vie quotidienne des populations. En Ouganda, l’ONG KWDT constate que, dans sa région d’intervention, le changement climatique se caractérise par une sécheresse prolongée et des régimes de précipitations peu fiables. La diminution de la recharge des eaux souterraines induite affecte l’accès à l’eau.
KWDT souhaite rétablir le cycle de l’eau pour faire face aux changements climatiques et répondre au manque d’accès à l’eau
Avec la baisse du niveau de la nappe phréatique, les sources d’eau à ciel ouvert sèchent rapidement tandis que les puits d’eau se tarissent. Le changement de régime de précipitations est largement causé par une déforestation accrue dans le pays. Des activités telles que l’extraction de sable exercent également une pression sur les ressources naturelles et donc sur les moyens de subsistance de la population ougandaise. Le régime des précipitations aux abords du Lac Victoria a changé provoquant de longues périodes de sécheresse. Les précipitations devenant de moins en moins fiables, une menace pèse sur l’accès à l’eau et à la productivité agricole.
Afin de contrer ces effets néfastes et rétablir le cycle de l’eau local, KWDT souhaite impliquer les communautés locales dans la gestion et la gouvernance des ressources naturelles.
Selon KWDT, la majorité des communautés n’est pas consciente que l’accès à l’eau est leur droit. La relation entre le cycle de l’eau, le changement climatique et l’impact sur les sources d’eau est également peu connue. Il existe donc un enjeu de sensibilisation et d’information pour aller vers des mesures positives pour atténuer les effets du changement climatique.
Pour ces raisons, KWDT entend renforcer la capacité des communautés à gérer durablement les ressources. Ce projet de 18 mois, soutenu par le Fonds Vert R20 pour les femmes et France Libertés, cible notamment des communautés de pêcheurs en milieu rural, composées en majorité de femmes et d’enfants.
L’objectif réside avant tout dans la résilience des communautés face aux effets des changements climatiques par un levier pour son atténuation : le rééquilibrage du cycle de l’eau.