Déchets et citoyennetés une urgence Sud Nord

Ce qui caractérise le mieux notre société de consommation est évidemment notre production de déchets, je pourrais dire notre surproduction de déchets. Je suis toujours impressionné par la masse de déchets envahissant nos rues à la moindre grève de nos éboueurs. En l’espace d’une journée ou deux nos rues deviennent impraticables et pestilentielles.

La solution trouvée pour traiter cette masse dans notre pays après l’enfouissement aura été l’incinération. Symboliquement c’est intéressant de regarder notre société sous ce spectre mortifère de la destruction par le feu de ce que nous jetons. Notre croissance ne vaut que par notre capacité à brûler la grande masse de ce que nous produisons et ne sommes pas en capacité de consommer.

La notion de biens communs tente de reprendre pied dans notre société et avec elle l’ambition de partager nos ressources vitales comme l’eau, l’air, la terre et l’énergie. Vous connaissez l’engagement de la Fondation pour l’eau bien commun depuis de longues années, ce combat est hautement symbolique et difficile car il faut changer les mentalités.

Si nous voulons être en capacité de partager sereinement nos biens communs, le travail à mener dans la gestion de nos déchets est une action préalable accessible à chacun d’entre nous. L’action de certaines associations et collectivités est là pour le démontrer. Nous savons qu’une volonté déterminée permet d’imaginer d’autres solutions que l’incinération. La dynamique sociale et solidaire pour le réemploi de nos déchets offre du travail et un statut social aux précurseurs que notre société a encore du mal à comprendre.

Notre société normée à l’extrême freine souvent cette créativité, notre regard sur les autres et le lien nécessaire à tisser et à renforcer entre nos déchets et les acteurs de l’économie sociale et solidaire sous prétexte de rentabilité. Le film Wasteland est un bon exemple de l’humanité et de la beauté qu’il est possible de construire autour de nos déchets.