
Danielle Mitterrand et la Fondation : Une longue histoire de solidarité au Bakur
23.10.2025
Cette année, la Fondation remet le Prix Danielle Mitterrand aux militant·e·s du mouvement social et des résistances démocratiques du Bakur (Kurdistan de Turquie) — un geste fort, dans la continuité d’une longue histoire de solidarité. Aujourd’hui, cet engagement se poursuit ! En avril dernier, la Fondation faisait partie d’une délégation en visite au Bakur, à la rencontre de celles et ceux qui font vivre le mouvement social, écologique et l’émancipation des femmes. En attendant, replongeons ensemble dans quelques fragments d’une histoire bien vivante.
La rencontre avec les réfugié-es kurdes dans les camps du Bakur : un geste fort !
Profondément marquée par le massacre d’Halabja commis par le régime de Saddam Hussein en 1988 contre les kurdes d’Irak, Danielle Mitterrand répond à l’appel des rescapé-es de ces attaques chimiques, réfugié-es dans des camps à Diyarbakir, Muş et Mardin au Kurdistan de Turquie*. Elle se rend ainsi au Bakur* en 1989 pour faire leur rencontre et écouter leurs douloureuses histoires.
Décriée par la presse nationale, la venue de Danielle Mitterrand en Turquie est aussi une occasion pour elle de découvrir la réalité vécue par le peuple kurde dans ce pays. Désigné·es comme “Turcs des montagnes” par l’État, les kurdes voient leur identité culturelle et leurs droits niés. Les provinces du Bakur* sont soumises à la loi martiale et la langue kurde est interdite. Pourtant, malgré ces répressions, l’accueil réservé à Danielle Mitterrand est fort, sous une pluie de pétales de roses à Diyarbakir.

Un soutien indéfectible aux prisonnier·es politiques Kurdes
Face aux vagues d’arrestations et de destitutions visant les élu·es kurdes, Danielle Mitterrand refuse de fermer les yeux. À la tête du “Comité international pour la libération des députés kurdes emprisonnés en Turquie”, elle dénonce inlassablement cette répression antidémocratique. Parmi ces figures emblématiques, Leyla Zana, première députée kurde élue au Parlement en 1991, condamnée à 15 ans de prison pour quelques mots prononcé en kurde lors de son serment ou Mehdi Zana, ancien maire de Diyarbakir, emprisonné pour son engagement politique.
En 1995, Danielle Mitterrand assiste au Parlement européen de Strasbourg à la remise du prix Sakharov à Leyla Zana. Un moment fort, symbole de résistance et d’engagement. Avec Chirin Ebadi, militante iranienne des droits humains et lauréate du prix Nobel de la paix, elles lui écriront une lettre en mars 2004.




Un engagement déterminé auprès des habitant·es
Avec sa Fondation, Danielle Mitterrand soutient activement les initiatives portées par les habitant·es du Bakur. En 2002, un travail de plusieurs années s’est initié avec l’association Sohram qui accompagne les enfants et les jeunes qui rencontrent des difficultés en raison du conflit civil, des déplacements forcés, de l’emprisonnement ou de la perte de leurs parents, grâce à un appui juridique, des aides psycho-sociales ou encore une participation active à leur scolarité.
En 2002, aux côtés des Amis de la Terre, la Fondation a mené une campagne d’interpellation pour dénoncer les conséquences environnementales et sociales sur le territoire de la construction du barrage de Yusufeli au nord-est de la Turquie. Bien que le projet ait été abandonné des suites de ce plaidoyer, le barrage a finit par voir le jour dix ans plus tard, submergeant une partie des villages alentours.




