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Au Brésil, les Guarani-Kaiowa subissent de nouveaux massacres et expulsions forcées

15.06.2016


45 000 Guarani-Kaiowá, peuple autochtone le plus important du Brésil, vivent dans l’Etat du Mato do Sul. Les communautés Guarani sont particulièrement attachées à leurs terres ancestrales desquelles elles tirent leurs moyens de subsistance. Discriminé par les autorités brésiliennes et vulnérable face aux propriétaires terriens qui y installent des cultures intensives (soja et canne à sucre en tête), ce peuple autochtone doit faire face à de nombreuses menaces extrêmement graves.

Crédit : Survival InternationalLe matin du mardi 14 juin, les Guarani-Kaiowá de la communauté Amambai Péguá ont été attaqués par des hommes armés qui, à bord d'une centaine de voitures, ont assiégé le campement des indiens. Le Kaiowá Clodiodi Aquileu Rodrigues de Souza, 23 ans, a été assassiné, et six autres personnes (dont un enfant de 12 ans) sont dans un état grave à l'hôpital, blessés par des tirs.

Dans une note publiée mardi 14 juin, le Conseil missionnaire indigène (CIMI) classifie l'attaque comme une action paramilitaire, et informe qu'au moins 25 attaques ont eu lieu contre le peuple Guarani-Kaiowá dans la région depuis août 2015. 

Cette semaine, Amnesty International aussi a sonné l’alarme : Apika’y, une communauté guaranis-kaiowás très vulnérable, va être expulsée de ses terres dans les prochains jours par les autorités brésiliennes, bafouant ainsi gravement leurs droits humains fondamentaux. Une telle décision pourrait mener à la déforestation du territoire et à la pollution des cours d’eau, bouleversant radicalement le mode de vie traditionnel des Guarani-Kaiowá.

Atila Roque, directeur exécutif d’Amnesty International Brésil, explique :
« L'expulsion forcée imminente d'Apika'y est un cas emblématique qui témoigne de violations durables des droits des peuples autochtones à travers le pays, notamment les menaces de mort, les homicides, les expulsions et les risques de recul sur la loi en faveur de leurs droits à la terre ».

Crédit : Survival InternationalEn 2015, nous avions porté la voix des indiens du Brésil face à la déforestation, aux côtés de Valdelice Veron et Nathanael Vilharva, deux représentants de la communauté Guarani-Kaiowá venus en France pour dénoncer les violences que leur peuple subit. Pour vous mobiliser aujourd'hui, prenez part à l’action urgente d’Amnesty International en appelant les autorités à annuler immédiatement l'expulsion de la communauté d'Apika'y.

Les menaces qui pèsent sur cette communauté sont extrêmement graves. Les massacres, accompagnés de menaces de mort et d'expulsions forcées, relèvent d'une vraie tentative de génocide. Les propriétaires terriens qui en sont à l'origine bénéficient quant à eux d'une honteuse impunité. Le Brésil doit respecter ses engagements quant aux droits des peuples autochtones et en particulier le droit à la terre par la délimitation urgente des territoires autochtones.