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Le 10 juin 2025, le collectif démocratiser la politique présentera les conclusions de son travail d’enquête. Un an après la dissolution, ce rapport établit un bilan de la représentativité sociale en politique et propose des mesures systémiques pour la parité sociale, fruit de plus de deux ans d’un travail scientifique et militant inédit.

La rencontre

Le 9 juin 2024, la France vivait la soirée politique la plus traumatisante depuis le 21 avril 2002. Le score du Rassemblement National aux européennes et la dissolution laissaient entrevoir le pire. Grâce à la mobilisation de millions de citoyen·es à travers la France, la tendance s’est momentanément inversée, mais la crise démocratique reste profonde.

Ce séisme politique, nous nous attendions à le vivre. Depuis les ruralités et les quartiers populaires, nous vivons en effet chacun·e à nos manières l’éloignement voire le mépris politique depuis des décennies. C’est une des raisons pour lesquelles nous avions initié notre projet de recherche-mobilisation dès 2022 : nous ne voulons plus d’une classe politique déconnectée. Nous voulons être représenté·e réellement, par des gens qui nous ressemblent. Alors, après avoir mis nos ressources et nos réseaux à contribution pour éviter le pire, nous avons redoublé de travail en faveur de la parité sociale en politique.

Après une centaine d’heures d’ateliers pour analyser nos expériences « de l’intérieur », d’auditions de personnalités et la constitution d’une base de données inédite dans le monde, nos travaux vont révéler que 2,7 millions de personnes ont candidaté à une élection ces vingt dernières années, 31% d’entre eux et elles appartenant aux classes populaires et 27% aux classes moyennes, la preuve d’un engagement massif des français·es dans la vie électorale. Ce chiffre tombe pourtant sous les 5% parmi les parlementaires (Parlement européen, Assemblée nationale et Sénat). Le résultat est ainsi sans appel : la vie politique est un champ de bataille de plus en plus rude, où une infime minorité de la société concentre le pouvoir et entrave l’engagement des classes populaires et moyennes, les évinçant du cœur de la décision politique.

Cette gentrification de la vie politique empêche le meilleur de nos expériences, de nos idées, de nos réalités, de prendre une juste place sur la scène publique. Voilà comment la décision se fait sans nous, donc contre nous, alimentant la désespérance sociale et politique sur laquelle les fascismes prospèrent. 

Que prépare-t-on ? Dans le rapport que nous publierons en juin prochain, nous dresserons un portrait social détaillé de cette concentration du pouvoir, présenterons des indicateurs détaillés et quantifiés et détaillerons les obstacles à lever pour que chacun·e puisse s’emparer de ce problème. Nous vous invitons pour cela à deux événements d’ampleur, au cours desquels nous interpellerons l’ensemble des partis dits démocratiques ainsi que la société civile et les médias, afin de démocratiser la politique :

  • Le 10 juin à 18h30, un an et un jour après la dissolution de l’Assemblée Nationale, dans l’amphithéâtre Daniel Cohen de l’Ecole Normale Supérieure : présentation en avant-première de nos premières conclusions et de nos principales préconisations, en compagnie de nombreuses personnalités.

Informations pratiques

Le mardi 10 juin 2025 à 18h30

A Amphi Daniel Cohen de l’ENS, Paris XIV°, 48 Boulevard Jourdan, Paris 14e