Les 5 et 6 février 2025 à Bruxelles se tiendra une session du Tribunal Permanent des Peuples autour de la région du Rojava et la Turquie.
La session du Tribunal Permanent des Peuples
Depuis le début de la guerre en Syrie, le Rojava (nord-est de la Syrie) s’est distingué par son projet de société inclusive, démocratique et égalitaire, qui a su rassembler les communautés kurdes, arabes, yézidies, chrétiennes et d’autres minorités dans un esprit de cohabitation pacifique. Ce modèle novateur repose sur les principes d’autonomie, de droits des femmes, de diversité culturelle et de justice sociale.
Cependant, depuis 2018, cette région est confronté à des attaques incessantes menées par l’État turc et des groupes armés qui lui sont affiliés. Ces opérations militaires, accompagnées d’exactions, ont profondément bouleversé les équilibres sociaux, politiques et humanitaires du Rojava. Il en résulte de graves violations des droits humains et de
manquements au droit international humanitaire.
Contexte des violations : Au cours d’une session intitulée « Le Rojava contre la Turquie », qui se tiendra à Bruxelles, les 5 et 6 février 2025, le Tribunal Permanent des Peuples (TPP) se penchera sur les faits suivants:
- Déplacements forcés : Des milliers de civils ont été arrachés à leurs foyers des régions comme Afrin et Ras al-Aïn (Serêkaniyê), en violation flagrant des Conventions de Genève.
- Usage d’armes prohibées : L’emploi de phosphore blanc contre les populations civiles, ciblant écoles, hôpitaux et infrastructures critiques.
- Assassinats ciblés et massacres : Des figures comme Hevrin Khalaf, engagées pour la paix et la stabilité, ont été assassinées dans le but de réduire au silence les voix en faveur d’une solution durable.
- Manipulation des ressources vitales : La destruction ou le contrôle du système d’approvisionnement en eau, notamment via la station d’Alouk, a privé plus d’un million de personnes d’un accès à l’eau potable.
- Destruction culturelle et religieuse : Des sanctuaires yézidis et d’autres sites du patrimoine culturel et religieux ont été ciblés dans le dessein d’effacer l’identité des populations concernées.
- Torture et détentions arbitraires : Des civils ont été soumis à des traitements cruels et inhumains dans le cadre d’une campagne visant détruire leur identité et leur résilience culturelle.
Ces faits, qui constituent des violations des droits humains fondamentaux et des normes du droit humanitaire international, nécessitent une réponse urgente et un examen approfondi par la communauté internationale.
L’organisation de ce tribunal populaire est activement soutenue par le Comité pour la Justice et le Droit et le Département des relations extérieures de l’Administration autonome démocratique du Nord et de l’Est de la Syrie (DAANES), le Centre de Recherche de Protection des Droits des Femmes et les organisations de défense des droits humains à Al-Jazira et Afrin, ainsi que par l’Association pour la Démocratie et le Droit International (MAF-DAD), l’Association Européenne des Juristes pour la Démocratie et les Droits de l’Homme (EJDH), l’Association Internationale des Juristes Démocrates (AIJD), le Congrès National du Kurdistan (KNK), l’Institut kurde de Bruxelles et la Vrije Universiteit Brussel (VUB). Outre ces institutions, de nombreux organismes de documentation et de plaidoyer de la région du Rojava ont contribué à rassembler les preuves et les ressources nécessaires pour soutenir le travail du tribunal.
Informations pratiques
Le mercredi 5 et jeudi 6 février 2025
A Vrije Universiteit Brussel, 5 Boulevard de la Plaine, Ixelles