« Ne pas renoncer, garder la tête haute, faire ce qui est juste »
17.01.2022
Gilbert Mitterrand, président de la Fondation Danielle Mitterrand, vous présente ses meilleurs vœux pour l’année 2022.
L’année 2021 s’est achevée pour la Fondation sur des événements exceptionnels : en novembre l’organisation des rencontres Sans Transition “ Utopies et Métamorphoses”, la remise du Prix DM, la cérémonie à Cluny en hommage à Danielle Mitterrand, la publication d’un livre de témoignages “Danielle Mitterrand, une vie de résistance”, et en décembre une réception officielle au Kurdistan d’Irak en mémoire et en reconnaissance du peuple Kurde à l’occasion du 10ème anniversaire de la disparition de “la mère des Kurdes”.
Nous avons pu mesurer concrètement en ces différentes manifestations combien le souvenir de Danielle se conjugue à la “dignité du présent“ pour bâtir et partager une vision du monde qui ne renonce pas malgré les terribles menaces qui pèsent sur nous, que ce soit le changement climatique, l’effondrement de la biodiversité ou le recul des libertés et de la démocratie. C’est notre histoire, et notre raison de poursuivre l’action de Danielle.
Ne pas renoncer, garder la tête haute, faire ce qui est « juste », demeurent une évidente aspiration qu’exprime une grande diversité de militantes et militants, de collectifs, de collectivité et de peuples, d’ici et d’ailleurs. Leurs luttes, leurs parcours et leurs sensibilités sont souvent très différents, mais nous avons pu mesurer en nos rencontres de cette fin d’année combien chacun et chacune n’est pas seul, ni seule.
« Croyez- vous que je suis une fille à renoncer ? »
Nous en sommes en 1992, Danielle vient d’ échapper à un attentat au Kurdistan d’Irak. Malgré les risques physiques, les arcanes diplomatiques, ou les défis à la bien-pensance, elle s’engage à poursuivre son action parce que celle-ci est juste, nécessaire, et digne. Elle mettra toutes ses forces et celles de sa Fondation au service de cette cause, comme au service de nombreuses autres, dites « perdues».
La libération et l’émancipation du peuple kurde, ce que nous vivons au Chili, où l’exemplarité d’initiatives alternatives citoyennes qui tendent à métamorphoser l’« homo œconomicus » illustrent nos raisons d’agir et d’espérer, et notre vigilance face aux vents contraires qui les menacent sans relâche. Ceux du « monde de l’argent » et de la loi du plus fort, avec leurs conséquences mortifères.
Enfin , j’aimerai nous souhaiter en reprenant les mots de Geneviève Azam, notre nouvelle administratrice, dans sa Lettre à la Terre, de « retrouver une attention au monde et à l’infinie variété et singularité du vivant ». Ne pas renoncer c’est aussi s’ouvrir à l’autre et au vivant, pour une même communauté de destin. Ce monde existe. Donner vie à nos utopies, c’est le rêve qui engage la réalité.
Gilbert Mitterrand
Président de la Fondation Danielle Mitterrand