La résistance amérindienne s’invite en France
19.05.2017
Les peuples autochtones sont souvent parmi les premiers touchés des projets extractivistes (gaz de schiste, sables bitumineux, mines d’or…). Ils sont par conséquent très mobilisés pour dénoncer les impacts environnementaux et sociaux de ces projets d’exploitation des ressources naturelles à outrance et résister concrètement à la mise à mal de leurs territoires, modes de vie et droits fondamentaux.
Avec la venue de plusieurs personnalités amérindiennes des Etats-Unis en lutte contre différents projets climaticides, ce message de résistance à l’extractivisme sera porté haut et fort. C’est dans cette même dynamique que s’inscrit depuis de nombreuses années France Libertés à travers le soutien à des communautés sur le terrain, la sensibilisation du grand public et le plaidoyer auprès des décideurs.
Nous venons de publier une nouvelle brochure dans laquelle nous réaffirmons ce rôle particulier des populations autochtones : à la fois victimes premières mais aussi acteurs majeurs dans la résistance et construction d’alternatives à ce système extractiviste.
Le chef de la tribu Esto’k Gna et la leadeuse d’origine Tejano de l’organisation Save RGV from LNG, ainsi que 4 défenseurs de Standing Rock qui ont pris part à la mobilisation contre le Dakota Access Pipeline, seront aux Assemblées générales des banques les 23 et 24 mai pour les mettre face à leur responsabilité.
Je m’appelle Juan et je suis le chef de la tribu Esto’k Gna. Cela fait 2500 ans que mon peuple vit le long du Rio Grande et de ses canyons, au Texas. Cette terre et moi, nous ne sommes qu’un, comme toutes celles et ceux qui se sont croisés ici. Ce lien millénaire est aujourd’hui rompu à coup de pelleteuses conduites par des hommes qui ne le comprennent pas…
L’industrie gazière s’est installée sur nos terres il y a de nombreuses années et j’ai passé une grande partie de ma vie à combattre le « grand serpent ». Alors que l’exploitation des gaz de schiste détruit à petit feu notre identité et nos moyens de subsistance, voilà qu’il faut lutter à présent contre la construction de terminaux d’exportation !
Quand j’ai découvert que des grandes banques françaises, BNP Paribas et Société Générale, étaient derrière ces projets, je me suis tout de suite dit que vous pouviez, vous les Français, nous apporter toute votre solidarité. Dans votre pays, vous avez eu le courage de refuser la fracturation hydraulique et de l’inscrire dans une loi.
C’est un appel que je vous lance pour saisir ensemble l’opportunité de stopper l’oppression et l’ethnocide des peuples autochtones, pour éviter à mes enfants de mener cette bataille !
Dans quelques jours, je serai en France pour faire entendre notre voix et demander aux banques de ne pas soutenir la construction des terminaux d’exportation.Nous portons aussi le message de nos frères qui luttent sur d’autres projets de cette industrie mortifère : Keystone XL, Dakota Access Pipeline….Ce n’est pas uniquement une question de climat, ou d’environnement, c’est une question d’humanité. Respecter les droits fondamentaux ne devrait-il pas être la priorité des acteurs financiers ?
Si, chez nous, l’administration Trump entend dérouler le tapis rouge aux entreprises des énergies fossiles, je sais que nous sommes nombreux-ses à nous y opposer… et que s’ils ont la force, nous avons le nombre !