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France Libertés s’allie avec Green Cross pour soutenir la campagne de Sortir du Nucléaire concernant l’implantation de mines d’uraninium par AREVA en territoire inuit

05.07.2013

France Libertés – Fondation Danielle Mitterrand, Green Cross France et Territoires et Green Cross International apportent leur soutien à la mobilisation constituée par « Sortir du Nucléaire », pour la préservation du territoire Inuit du Nunavut, et contre le projet d’implantation de mines d’Uranium projeté par AREVA dans ce territoire canadien.

Le projet est sujet à des questionnements essentiels, sur les graves conséquences qu’il pourrait avoir sur la vie des populations locales, leur accès à une eau saine et la préservation d’un environnement sain. De plus, comme le note l’ONG locale Makita, le projet ainsi que les pratiques d’AREVA représentent un danger immédiat pour la durabilité du territoire et de la vie de ses habitants, et nécessite une mobilisation globale face aux tentatives d’intimidation des entreprises.

Actuellement fortement dépendante de l’énergie électronucléaire, la France sera le premier consommateur de l’uranium ainsi extrait, au mépris des conditions de vie des populations locales. Nos associations ont coordonné ensemble un colloque « eau et énergie » en mars à Marseille dans le cadre des débats régionaux du Débat National de la Transition Energétique. Dans la continuité de ces travaux, elles ne sauraient accepter la mise en danger de l’accès à l’eau et à un environnement sain des populations pour servir la dépendance énergétique d’autres populations, alors que des solutions alternatives existent et sont largement répandues, avec un impact bien moindre.

Emmanuel Poilâne, directeur de France Libertés – Fondation Danielle Mitterrand, rappelle que contrairement à certains gouvernements occidentaux et entreprises transnationales, les peuples autochtones n’ont pas oublié que l’eau est l’essence même de la vie, le bien commun de l’humanité et du vivant et qu’il doit être abordé dans l’intérêt général et pour les générations futures. Les choix énergétiques français doivent limiter leurs impacts sur la disponibilité et la qualité de l’eau et surtout donner une priorité absolue à l’application du droit à l’eau, non seulement pour défendre les modes de vie des populations, mais aussi pour préserver sur notre planète le vivant dont l’humanité fait partie.

Nicolas Imbert, directeur de Green Cross France et Territoires, précise que « la France a aujourd’hui les moyens et l’impérieuse nécessité de développer l’efficacité énergétique et les énergies de proximité sur les territoires. Chercher à extraire dans des conditions inadmissibles de l’uranium pour assouvir notre dépense à l’énergie électronucléaire est non seulement stratégiquement et financièrement incompréhensible, mais de plus met en danger les populations locales et génère une trop forte pression sur l’environnement».

Adam Koniuszewski, Directeur Exécutif Green Cross International et Trésorier de Green Cross France et Territoires, rappelle que « le projet d’exploitation d’uranium dans le Nuvanut intervient alors que la majorité conservatrice au Parlement canadien a levé la protection fédérale dont bénéficiaient des centaines de lacs et de cours d’eau jusqu’à la fin 2012. Au-delà de l’impact environnemental, cette évolution avait été déplorée par l’opposition, les associations et par le Chef Allan Adam de l’Athabasca Chipewyan First Nation, pour qui les droits des populations autochtones étaient bafoués.

C’est pourquoi nos trois associations soutiennent la pétition de Sortir du Nucléaire, et en particulier les termes du courrier envoyé aux ministres de l’Ecologie, du Commerce Extérieur, des Affaires Etrangères ainsi qu’au ministre délégué chargé du Développement, exigeant l’abandon immédiat du projet :

« Nous enjoignons à l’Etat français, actionnaire majoritaire de la multinationale Areva, de respecter ses engagements internationaux en matière de droits de l’Homme, incompatibles avec de tels projets, et notamment la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Nous souhaitons également rappeler à sa connaissance l’existence de la convention n°169 de l’Organisation Internationale du Travail que la France serait avisée de ratifier, au regard de son importance pour le respect des droits des populations autochtones (Cf article 15.2) »