France Libertés s’associe à la campagne des Amis de la Terre « A qui profitent vraiment les grands barrages ?»
29.03.2012
« Pourquoi l’Europe finance les grands barrages dans les pays du Sud ? » : voilà la grande question de cette campagne menée par les Amis de la Terre et relayée par de nombreuses organisations de la société civile dont France Libertés.
Nous remettons en cause les prêts octroyés par la Banque européenne d’investissement (BEI) pour des projets de grands barrages, affectant les droits de l’Homme et le droit à l’eau des populations concernées.
Dans le cadre du Forum Alternatif Mondial de l’Eau, le 14 mars dernier, et à l’occasion de la journée internationale d’action pour les rivières, les Amis de la Terre ont lancé une campagne dénonçant les effets dévastateurs des grands barrages. France Libertés s’allie à cette initiative, pour déconstruire le mythe des méga barrages comme énergie « propre » et renouvelable ; et pour démontrer l’impact de leur construction sur l’augmentation des gaz à effet de serre, la détérioration des écosystèmes aquatiques, la baisse de la qualité de l’eau, et sur les droits des populations.
On compte 40 à 80 millions de personnes déplacées et plus de 60 % des rivières altérées à cause de la construction de grands barrages. Ces populations n’ont, bien souvent, pas été consultées. Pourtant, leur mode de vie s’en trouve bouleversé et les ressources naturelles dont dépend leur survie sont affectées. Ces impacts sociaux et environnementaux n’ont pas empêché la BEI d’accorder près de 900 millions d’euros de prêts à ce type de projet depuis 2003, sans réel suivi ni évaluation, sans s’assurer que les projets soient sûrs, durables, et réalisés avec le consentement de la population.
Le mandat initial de la BEI est celui d’un organe de coopération internationale devant mettre en œuvre les objectifs de l’Union Européenne de réduction et d’éradication de la pauvreté. Or, bien souvent, ces méga barrages ne servent pas à couvrir les besoins en local : l’énergie produite est massivement exportée pour couvrir les coûts de construction. Un exemple de cette course à la production énergétique et à l’exportation : le projet du « grand Inga » sur le fleuve Congo, prévu pour être le barrage le plus important du monde, mais dont la production d’électricité serait majoritairement exportée vers l’Europe via une ligne à haute tension de 5800 km.
D’autres exemples nourrissent cette campagne et nos revendications : les barrages de Jirau et de Belo Monte au Brésil, celui de Bujagali en Ouganda, le projet Nam Theun 2 au Laos,… Autant d’exemples où les projets s’accompagnent de nombreuses violations des droits humains et d’impacts désastreux sur les écosystèmes et les ressources naturelles : l’absence de consentement préalable des populations locales ou de compensation pour les personnes déplacées, la baisse de la qualité de l’eau et des ressources piscicoles, la déforestation, l’absence de bénéfice pour les populations locales.
Afin que la BEI adopte un moratoire sur le financement des barrages, nous appelons les citoyens européens à se mobiliser. La pression de la société civile a déjà fonctionné pour le barrage de Gibe III en Ethiopie pour que la BEI n’accorde pas de prêt pour la poursuite des travaux.
Exigeons aujourd’hui un renforcement des normes de la BEI pour : un investissement dans les projets de micro-hydraulique et d’énergies renouvelables, l’adoption de lignes directrices strictes garantissant le droit d’accès à l’énergie pour tous de façon soutenable, et la mise en place d’une politique de coopération transparente et cohérente avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Participez à la cyber-action « Stoppons les financements de l’Union européenne en faveur des grands barrages dans les pays du Sud ! »
Téléchargez la plaquette « A qui profitent vraiment les grands barrages ? »
Pour plus d’information, rendez-vous sur le site des amis de la Terre