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Journée Mondiale de l’eau: le pragmatisme doit changer de camp!

22.03.2012


La semaine du Forum Mondial de l’Eau aura été riche en débats et en controverses comme vous avez pu le noter dans mon dernier billet. Mais cette semaine a-t-elle été la hauteur des enjeux de l’eau dans le monde ?

Lorsque l’on parcoure la presse, la question de l’énergie prend plus facilement la place que celle de l’eau pour tous. Nous traitons pourtant là du même sujet : nos modes de société sont il soutenables ?

Ceux qui se disent pragmatiques nous donnent parfois l’impression de ne pouvoir sortir de cette fuite en avant et la question des gaz et huiles de schistes est pour nous emblématique de cette erreur de jugement comme c’est le cas pour Nicolas Baverez dans son article intitulé « Après Fukushima« . Nous avons une toute autre vision. Nous la détaillons avec d’autres acteurs de la société civile dans une tribune du Monde.fr intitulée « la bataille des gaz-de-schiste ne fait que commencer« .

Nous devons réussir à faire basculer nos sociétés de la fuite en avant dans une nouvelle ère d’équilibre avec nos écosystèmes.

Le grenelle de l’environnement avait permis d’espérer que cette transformation soit possible et que nous puissions nous y inscrire rapidement. La crise économique et financière nous ayant rattrapée, qui ose encore aujourd’hui parler d’écologie en dehors des acteurs de la société civile ?
Qui ose mettre en avant la charte de l’environnement rattachée à notre constitution? Elle devrait pourtant permettre de faire évoluer nos modes de vie et de fonctionnement en société pour préserver les milieux naturels pour les générations futures ?

C’est pour cela que nous avons profité du Forum Alternatif Mondial de l’eau et de son pendant officiel pour rédiger une déclaration intitulée : « l’eau n’est pas une marchandise c’est le bien commun de l’humanité et du vivant ». Cette déclaration se veut l’expression de plus de 350 acteurs très divers de la société civile représentant plus de 170 réseaux et associations venus des 4 coins de la planète pour poser sur le papier ensemble 7 principes et 17 propositions.

Cette déclaration construite et disponible en anglais, espagnol et français porte un message qui se veut de portée universelle, adapté non pas seulement à notre vision occidentale mais bien à celle des différents peuples de la terre et respectueux de chacun.

Evidemment, les tenants du système ne partageront pas forcément notre vision du monde. Nous pensons pourtant qu’elle est plus respectueuse de notre planète si nous nous en donnons les moyens de la mettre en application.

Nous n’avons qu’une seule planète. Citoyens du monde, nous ne voulons pas avoir à expliquer à nos enfants que pour un peu plus d’énergie et sans faire attention à notre ressource en eau, nous avons détruit nos écosystèmes.

Si nous réussissons à faire que nous rejoigne un grand nombre de femmes et d’hommes dans le monde alors nous réussirons peut être à faire avancer l’idée que RIO+20 ne doit pas être le sommet de l’économie verte, pansement au capitalisme malade, mais bien celui de la création d’une politique internationale des biens communs avec une attention prioritaire portée à tous les usages de l’eau comme préalable à tout développement.

La construction du monde de demain nous appartient, ne gâchons cette formidable chance et commençons à poser les fondations nécessaires pour que nos sociétés retrouvent l’équilibre indispensable à leur émancipation en lien avec notre environnement.

Emmanuel Poilâne, directeur de France Libertés

Retrouvez la tribune sur le site du Huffingtonpost.